LE POINT SUPRÊME CARACTÉRISTIQUE DE LA CRÉATION C'EST MATHÉMATIQUES(fermaton.overblog.com)

Publié le par Clovis Simard

Melencolia de Dürer

LE POINT SUPRÊME ENTRE LE GÉNIE ET LA FOLLIE.

Melencolia I ou La Melencolia est le nom donné à une gravure sur cuivre d'Albrecht Dürer datée de 1514. Le titre est pris de l'œuvre où il apparaît comme un élément de la composition. Melencolia I est souvent considéré comme faisant partie d'une série, Meisterstiche, comprenant également Le chevalier, la mort et le diable (1513) et Saint Jérôme dans sa cellule (1514).

Cette œuvre d'une richesse symbolique exceptionnelle a été l'objet d'un nombre considérable d'études1.

Une œuvre unique, de multiples énigmes

Melencolia intègre, de manière synthétique, une multiplicité d'éléments dont les commentateurs s'accordent à reconnaître la forte prégnance symbolique. Ces éléments, représentés séparément, s'appellent les uns avec les autres pour composer un ensemble symbolique complexe et dont les résonances semblent susceptibles d'interprétations inépuisables et indéfinies:

« [...] et l'on pourrait [...] considérer ce chef-d'œuvre selon d'autres perspectives [...] convergeant toutes vers l'harmonieuse unité du point de vue synthétique qui les commande2. »

Ces objets symboliques se parent également d'éléments affectifs qui renforcent les contrastes destinés à susciter notre fascination: ainsi de la posture du grand ange, représenté de manière hiératique mais qui semble induire, par l'indifférence majestueuse ajoutée à la force de son regard, une tension secrète dirigée vers le dénouement de la mélancolie émanée de l'astre sombre et la créature volante.

Celle-ci porte, sur la face interne de ses ailes, le nom de la gravure: Melencolia. Étymologiquement, mélancolie est exactement restitué par bile noire ou humeur noire, et le tempérament mélancolique, avec prédominance de l'atrabile (ou bile noire) était le quatrième et dernier tempérament considéré par la médecine hippocratique.

Dürer a inséré un signe entre le mot Melencolia et le I final. Les exégètes se sont interrogés sur sa signification, et c'est probablement de manière intentionnelle que Dürer l'a dessiné de façon telle qu'on peut, en raison de son caractère ornemental qui ne se rencontre pas dans les autres lettres, y voir une simple arabesque décorative, ou bien une allusion à un S orné, dont la signification ouvre la voie à des interprétations complexes2. Du temps de Dürer ce signe était appelé typus, du grec typo : image, figure, statue (telle que la Margarita philosophica de Gregor Reisch). Il faudrait donc lire : Melencolia typus I. Ce qui semble effectivement introduire un genre ou une suite. S'agit-il des différents types de mélancolie, comme l'a pu comprendre Panofsy, ou faut-il y reconnaître la première des humeurs, attribuée à Saturne, la plus haute des planète, toujours citée la première dans l'échelle ancienne des sept planètes ? Si l'on prend en compte la carré magique, force est de constater que ce dernier est attribué à Jupiter dont l'égalité d'humeur (la jovialité) est censé équilibrer la dangereuse bipolarité de Saturne. Mais là aussi les interprétations divergent, puisque le nombre I peut se lire comme le I, neuvième lettre de l'alphabet.

Selon la première lecture, on obtient Melencolia-I, qui conduit à entrevoir la forte signification apocalyptique2 révélée par les autres éléments symboliques de l'œuvre, et dont on rendra compte dans cet article: si on comprend la Melencholia selon une allusion allégorique à l'illusion, aux ténèbres et à l'ignorance, le retour au Principe, c'est-à-dire la restitution d'un monde conforme au vouloir divin est symbolisé par la lettre I, transcription directe du Iod hébraïque2.

Selon la seconde lecture, on obtient : Melencolia-S.I, les deux dernières lettres étant les initiales latines du Saint-Empire, ce qui conduit aussi à une interprétation de nature apocalyptique2.

Quoi qu'il en soit, la présence des divers éléments symboliques dans ce chef-d'œuvre, leurs relations mutuelles et les multiples échos qu'ils se renvoient, l'unité organique qui se dégage de leur arrangement, conduisent à interpréter la gravure de Dürer selon la description d'un monde divin et angélique en attente, prêt à restituer à un monde humain sous l'emprise des ténèbres la lumière divine oubliée[réf. souhaitée]. Et les moyens mis en œuvre pour réaliser cette opération nous plongent au cœur d'un univers de connaissances hermétiques dont l'artiste a voulu rappeler la puissance toujours effective. Erwin Panofsky, qui est l'un des spécialistes académiques les plus reconnus sur Dürer, voit dans la Melencolia un autoportrait spirituel du Maître, selon une interprétation qui n'est nullement exclusive d'autres points de vue, et qui pose la question de comprendre ce que « représentait » Dürer à son époque, et les influences qu'il a « condensées » dans ses œuvres.

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